Contrairement à une idée reçue, le blanc est une couleur à part entière, au même titre que le rouge, le bleu, le vert ou le jaune. Le livre de Michel Pastoureau retrace sa longue histoire en Europe, de l¹Antiquité la plus reculée jusqu¹aux sociétés contemporaines. Il s¹intéresse à tous ses aspects, du lexique aux symboles, en passant par la culture matérielle, les pratiques sociales, les savoirs scientifiques, les morales religieuses, la création artistique. Avant le XVIIe siècle, jamais le blanc ne s¹est vu contester son statut de véritable couleur. Bien au contraire, de l¹Antiquité jusqu¹au cœur du Moyen âge, il a constitué avec le rouge et le noir une triade chromatique jouant un rôle de premier plan dans la vie quotidienne et dans le monde des représentations. De même, pendant des siècles, il n¹y a jamais eu, dans quelque langue que ce soit, synonymie entre « blanc » et « incolore » : jamais blanc n¹a signifié « sans couleur ». Et même, les langues européennes ont longtemps usé de plusieurs mots pour exprimer les différentes nuances du blanc. Celui-ci n¹a du reste pas toujours été pensé comme un contraire du noir : dans l¹Antiquité classique et tout au long du Moyen âge, le vrai contraire du blanc était le rouge. D¹où la très grande richesse symbolique du blanc, bien plus positive que négative : pureté, virginité, innocence, sagesse, paix, beauté, propreté. Accompagné d¹une abondante iconographie, cet ouvrage est le sixième d¹une série consacrée à l¹histoire sociale et culturelle des couleurs en Europe.